Le Wazzani est une petite rivière qui prend sa source au Liban, coule ensuite sur 3 kilomètres avant de se jeter dans le Hasbani, de franchir la frontière israélienne puis de rejoindre le Jourdain qui alimente le lac de Tibériade, dans le Golan. Un explosif mouchoir de poche : côté libanais, le Wazzani coule en effet dans une enclave contrôlée par le Hezbollah et surplombée par trois positions militaires israélien nes.
Menace. Hier, c'est devant 7 000 personnes et en présence du chef de l'Etat libanais, Emile Lahoud, que le président du Parlement, Nabih Berri, a inauguré la station de pompage destinée à alimenter vingt villages du sud du Liban. Un casus belli, selon le mot du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui a menacé de bombarder ce projet portant atteinte à la sécurité hydraulique d'Israël. Une menace réitérée par le chef de la diplomatie, Shimon Pérès, qui a déclaré hier : «Nous ne tolérons pas et ne tolérerons pas de mesures unilatérales et Israël se réserve le droit de défendre ses ressources en eau, conformément au droit international.»
Au Liban, le Wazzani est devenu une cause sacrée, l'un des rares sujets sur lesquels le pays déchiré retrouve son unité. Même le Hezbollah et Amal dirigé par Nabih Berri, promoteur du projet , les deux partis chiites rivaux, ont fait taire leurs récurrentes divergences. Pendant les travaux, entamés le 22 août, des cheikhs sunnites et chiites sont venus prier sur le site. «La semaine dernière, il y avait aussi des chrétiens