Washington

de notre correspondant

Le gouvernement américain a décidé de sortir les grands moyens pour arrêter le sniper (tireur) de Washington, qui, depuis le début du mois, a tué neuf passants pris au hasard et en a blessé deux autres. Le département de la Justice a demandé l'aide du Pentagone (département de la Défense), qui devrait notamment mettre à la disposition des enquêteurs des petits avions de reconnaissance munis de capteurs sophistiqués, capables de suivre un véhicule de jour comme de nuit. Cet appareil, le RC7, est jusque-là essentiellement utilisé pour traquer les trafiquants de drogue en Colombie ou aux Caraïbes. Le Pentagone devrait fournir d'autres services aux enquêteurs, services qu'il n'a pas voulu détailler.

Cette collaboration déroge à la tradition qui veut que l'armée américaine n'intervienne jamais dans les affaires civiles ou criminelles américaines. Pour sauver les apparences, l'avion sera débarrassé de tout signe militaire, et les pilotes seront accompagnés de policiers du FBI. Actuellement, la traque du sniper mobilise 2 000 policiers, dont 400 fédéraux.

Le débat récurrent sur le contrôle des armes a recommencé à émerger. Personne n'imagine encore instaurer un permis de port d'arme, sujet tabou aux Etats-Unis, mais les démocrates caressent l'idée d'un fichier fédéral balistique. Chaque arme serait testée avant sa mise sur le marché, et l'empreinte qu'elle laisse sur les balles serait consignée dans une base de données. Mardi, le président de la majori