Bagdad envoyé spécial
Tout l'Irak a voté comme un seul homme pour un seul homme. Dans l'histoire de ce pays, et même dans celle du Moyen-Orient où il n'est pas rare que certains dirigeants se fassent «élire» avec des scores dépassant les 99 %, le résultat est sans précédent. A l'issue du référendum de mardi, destiné à lui donner un nouveau mandat de sept ans, renouvelable sans limite, Saddam Hussein a en effet obtenu 100 % des voix. Et, si l'on en croit les résultats officiels, 100 % des inscrits ont voté pour lui.
Enthousiasme. En 1995, lors du précédent scrutin le premier de ce genre en Irak le raïs avait été plébiscité par 99,96 % des Irakiens. Cette fois, dans un contexte marqué par les menaces américaines, le «président-dirigeant» a voulu montrer que tous les Irakiens étaient derrière lui. «100 % des voix, cela veut dire qu'il n'y a pas eu un seul Irakien qui a voté contre lui. C'est exceptionnel. Où trouvez-vous un pays dans le monde où le peuple aime à ce point son Président ? Nulle part», nous déclarait hier, avec un réel enthousiasme, Abdel-Razaq, conseiller du Président et ancien ministre de l'Education supérieure, qui fut aussi le dernier ambassadeur d'Irak en France.
L'annonce de l'événement, via la télévision, est revenue à Izat Ibrahim, vice-président du Conseil de commandement de la révolution (CCR) l'instance suprême du régime qui est considéré comme le numéro deux du pouvoir irakien. S'il a pris soin de donner en personne les résultats on le dit très