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Libération
Reportage

Colombie : la poigne de fer d'Uribe

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Le Président multiplie les décrets pour lutter contre guérilla et paramilitaires.
publié le 18 octobre 2002 à 1h27

Bogota de notre correspondant

Deux mois après son entrée en fonctions, le nouveau président colombien, Alvaro Uribe, n'a pas perdu de temps : il a multiplié les décrets d'exception et les décisions polémiques. «Ce type va faire deux mandats, plaisantent les Colombiens, un le jour et l'autre la nuit.» Amnesty International plaisante moins, et estime, dans son rapport rendu public mercredi, que le gouvernement Uribe «menace de plonger le pays dans une situation d'urgence humanitaire».

Rupture. Confronté à la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, 17 000 combattants), à l'origine d'une «guerre civile» qui a fait 200 000 morts en quarante ans, et aux paramilitaires d'extrême droite des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, 10 000 hommes), le chef de l'Etat a adopté la politique de la manière forte. Conforme à ses promesses, elle rompt avec les négociations de paix menées, en vain, par son prédécesseur, Andrés Pastrana.

Cinq jours après les attentats, attribués aux Farc, qui avaient ensanglanté Bogota pendant sa cérémonie d'investiture (21 morts), le Président avait décrété un état d'urgence qui lui donne la faculté de gouverner par décret. Cette décision, qui a reçu depuis l'aval de la Cour constitutionnelle, a permis l'adoption des mesures les plus dures à travers le «décret 2002». Grâce à ce texte, l'armée et la police peuvent désormais, en cas d'«urgence», arrêter et perquisitionner sans mandat judiciaire, et intercepter des communications sur sim