Washington
de notre correspondant
Sur les trois noms de «l'axe du mal» Iran, Irak, Corée du Nord , les Etats-Unis peuvent déjà en cocher deux. Après avoir convaincu le monde de prendre la menace irakienne au sérieux, ils viennent d'amener la Corée du Nord à reconnaître publiquement qu'elle avait poursuivi le développement de son programme nucléaire, en violation de ses engagements de 1994 (Libération du 18 octobre). L'aveu nord-coréen renforce le discours américain. Mais il embarrasse aussi terriblement Washington.
Alors que George W. Bush s'efforce de démontrer que l'Irak est «un cas unique» et que les Etats-Unis n'ont aucune intention d'appliquer leur doctrine de la «frappe préventive» à n'importe quel pays, les révélations nord-coréennes tombent au pire moment. Les Américains répètent donc qu'Irak et Corée du Nord n'ont rien à voir, que «chaque situation doit être traitée différemment». A la différence des Irakiens, explique-t-on à Washington, les Nord-Coréens n'ont pas de volonté de conquête régionale, ils ont des liens peu importants avec les terroristes, et ils sont sensibles aux pressions diplomatiques.
«Clarté morale». Mais les responsables américains n'insistent pas sur la principale raison pour laquelle ils agissent avec plus de prudence vis-à-vis de Pyongyang : l'Irak n'a pas la bombe alors que la Corée l'a peut-être déjà... Un élément, enfin, ajoute à la complexité du dossier : selon le New York Times de vendredi, les services de renseignement américains sont pers