New York de notre correspondant
«Pour dire les choses simplement, commente un diplomate, la France a fait reculer Washington.» Après cinq semaines de bagarre à l'ONU, Paris peut se prévaloir d'une victoire diplomatique à New York. Vendredi, la délégation américaine aux Nations unies a fait circuler un nouveau projet de résolution sur l'Irak au sein des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Ce nouveau texte renonce à inscrire un recours automatique à la force contre le régime de Saddam Hussein en cas de non-coopération de celui-ci avec les inspecteurs de désarmement de l'ONU. Il avalise la «démarche en deux temps» préconisée par la France, et prévoit une nouvelle consultation du Conseil de sécurité avant toute intervention militaire éventuelle.
Echanges intenses. Le changement de ton est radical pour Washington. Dans leur premier projet de résolution, présenté avec les Britanniques, les Américains stipulaient que «tout membre des Nations unies pouvait utiliser toutes les mesures nécessaires» sous-entendu la guerre , pour forcer Saddam Hussein à coopérer. Cette mention a tout simplement disparu, et a été remplacée par deux paragraphes. Dans le paragraphe 9, il est proposé que le chef des experts en désarmement, Hans Blix, transmette un rapport à l'ONU en cas de tout manquement de Bagdad à ses enga gements. Le paragraphe 10, lui, prévoit une réunion immédiate du Conseil de sécurité afin de considérer «les moyens de rétablir la paix et la sécurité internationales» (li