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Libération

Le camp du «oui» fortifié en Irlande

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Samedi, second référendum sur le traité de Nice, crucial pour l'Europe.
publié le 19 octobre 2002 à 1h28

Dublin envoyé spécial

Depuis trois mois, Brigid Laffan n'enseigne plus l'Europe, elle la prêche. Elle a abandonné la chaire Jean-Monnet qu'elle occupait à l'université de Dublin et sillonne l'Irlande pour appeler ses concitoyens à ne pas enrayer à nouveau la machine communautaire. «J'ai arrêté mon travail pour me consacrer entièrement à la campagne. Nous devons tous fournir un effort.» Elle a créé son propre mouvement et a dû mobiliser tous ses talents de pédagogue pour expliquer et, surtout, vendre aux électeurs le traité de Nice, relatif à l'élargissement de l'Union européenne (UE). Un texte long et complexe qu'ils ont rejeté il y a un peu plus d'un an.

La présidente de l'Irish Alliance for Europe entend incarner le réveil de «la société civile» à l'occasion du second référendum sur ce traité qui se tient ce samedi. Elle estime le sujet beaucoup trop sérieux pour être laissé à un establishment politique qui, lors du premier vote en juin 2001, a surtout brillé par son absence. Elle ne veut même pas imaginer une nouvelle victoire du non : «Ce serait une catastrophe pour l'Irlande.» Les tee-shirts orange qu'elle distribue à ses militants ne disent pas autre chose : «Nous ne pouvons pas nous le permettre.»

Plus actifs. Pour emporter la décision, une incroyable armada a été constituée. Elle rassemble les principaux partis, 150 des 166 députés du Dail, le parlement de l'île, la hiérarchie catholique, le patronat, trois organisations agricoles, la confédération syndicale ainsi que d