Berlin de notre correspondante
Un congrès des Grünen sans coup de théâtre, ce n'est pas un congrès des Grünen, dit un vieil adage politique allemand, de nouveau confirmé de façon magistrale ce week-end. Réunis à Brême, les quelque 700 délégués du parti vert allemand ont certes voté pour une réédition de la coalition de gouvernement avec les sociaux-démocrates et ainsi ouvert la voie à la réélection de Gerhard Schröder mardi au Bundestag.
Défoulement. Mais les Grünen, que l'on croyait rompus à la discipline de gouvernement, chloroformés par tous les compromis avalés ces dernières années, se sont défoulés sur un autre point à l'ordre du jour : ils ont préféré décapiter le parti plutôt que de renoncer à l'un de ses vieux principes, le non-cumul entre mandat électoral et direction du parti. Après quatre ans de gouvernement, beaucoup de chemin accompli sur la voie du réalisme, et un grand succès aux dernières législatives (8,6 % des suffrages, soit le meilleur score de leur histoire), la direction des Grünen, c'est-à-dire en premier lieu le très charismatique Joschka Fischer, ministre des Affaires étrangères, avait pensé que le parti était maintenant mûr pour renoncer à ce vieux dogme. Claudia Roth et Fritz Kuhn, les deux coprésidents du parti, s'étaient fait élire députés et comptaient faire avaliser leur double casquette. Mais c'était oublier un peu vite la «gauche», pacifistes et écologistes radicaux, qui ont encaissé défaite sur défaite ces dernières années, et flairé là l'occa