Bruxelles (UE)
de notre correspondant
C'est l'histoire d'un petit arrangement entre amis qui est devenu une arnaque de belle ampleur. En effet, depuis 1984, Londres paie de moins en moins au budget communautaire, sa contribution étant en partie prise en charge par la France. Mieux : elle va réussir le tour de force de s'exonérer de la plus grande partie des dépenses de l'élargissement à l'Est. Encore plus fort : les nouveaux Etats membres, les futurs «pauvres» de l'Union, vont devoir mettre la main au portefeuille pour payer, eux aussi, leur écot à Albion. Mais, élargissement oblige, la France a décidé d'appuyer là où ça fait mal. «Alors même que l'Europe va accomplir le plus grand pas de son histoire depuis le traité de Rome, ce système touche à ses limites», a souligné jeudi Noëlle Lenoir, ministre des Affaires européennes.
Usine à gaz. L'histoire est belle comme l'antique. Dès son adhésion, en janvier 1973, Le Royaume-Uni a contesté le montant de sa contribution au budget en faisant valoir qu'il allait fournir 20 % des ressources alors qu'il ne recevrait que 10 % des dépenses. Cette distorsion était due au fait qu'il bénéficiait peu de la PAC, seule politique commune d'importance à l'époque. Bref, les Britanniques avaient le sentiment réel de payer pour les agriculteurs français. Arrivée au pouvoir en 1979, Margaret Thatcher décide de bloquer le fonctionnement de la CEE en clamant son immortel «I want my money back» («Qu'on me rende mon argent»). En juin 1984, le préside