Officiellement, l'heure est à la trêve en Côte-d'Ivoire. Jeudi, les autorités d'Abidjan et les rebelles qui contrôlent la moitié nord du pays ont accepté de respecter un cessez-le-feu «sécurisé» par l'armée française, avant d'entamer des négociations politiques. Mais à Abidjan, certains cercles du pouvoir ne semblent pas sur la même longueur d'onde que le chef de l'Etat, Laurent Gabgbo, qui a appelé au dialogue.
Depuis la tentative de coup d'Etat du 19 septembre, Alassane Dramane Ouattara (ADO), le dirigeant du Rassemblement des républicains (RDR), originaire du nord du pays et de confession musulmane, est leur cible privilégiée. Les médias gouvernementaux l'accusent d'être le «cerveau» d'une mutinerie qui visait, selon eux, à le propulser au pouvoir. Vendredi, un nouveau pallier a été franchi, avec l'exécution de deux personnes lors d'un enterrement, à Abidjan.
Exactions. Alors que le corps d'un membre de la famille Coulibaly, très présente dans les instances du RDR, venait d'être mis en terre, des gendarmes ont déboulé à bord d'un 4 x 4 civil. Ils cherchaient apparemment à appréhender le numéro trois du parti, Amadou Gon Coulibaly, ainsi qu'un autre de ses parents, chargé de la communication au sein du RDR. Les deux hommes étant absents, les gendarmes ont alors exécuté froidement deux de leurs cousins, qui avaient le seul tort d'appartenir à la même famille.
Ce double assassinat s'ajoute à une série d'exactions commises depuis le 19 septembre contre Ouattara et ses proches. A