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Libération

Crise autour de l'évacuation musclée d'une colonie sauvage

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Le choix du démantèlement divise le gouvernement.
publié le 22 octobre 2002 à 1h30

Jérusalem

de notre correspondante

Sept ans après l'assassinat par un extrémiste juif de leur Premier ministre, Yitzhak Rabin, les Israéliens découvrent ces jours-ci avec effarement que des juifs peuvent encore se battre entre eux, y compris au sein du gouvernement. En envoyant samedi, à la fin du sabbat (jour de repos hebdomadaire des juifs), les soldats de Tsahal affronter les colons de l'implantation sauvage et illégale d'Havat Gilad, près de Naplouse, le ministre travailliste de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, a provoqué une grave crise politique qui ravive de vieilles fractures ­ entre religieux et laïcs, entre droite et gauche ­ étouffées depuis deux ans par la lutte contre l'Intifada. Une crise d'une telle violence qu'elle menaçait hier, avant l'attentat d'Afula, de faire imploser le gouvernement Sharon.

«Imbécile». Le ministre de la Défense, qui a entrepris de faire démanteler une partie des colonies sauvages implantées dans les territoires palestiniens, a été traité de «couard, mauviette, menteur et imbécile» par son collègue ultrareligieux Effi Eitam. Devant le tollé provoqué par ces propos, le ministre de tutelle des Colons a accepté de présenter ses excuses en Conseil des ministres tout comme Sharon et Ben Eliezer ont dû formuler les leurs pour avoir fait intervenir l'armée durant le sabbat. Mais le ministre de la Défense a menacé de démissionner en arguant que «le manque de soutien de la part des membres du gouvernement dans l'application de la loi est de la plus