Officiellement rompues depuis l'attentat contre le DC10 d'UTA, qui fit 170 morts en 1989, les relations franco-libyennes n'ont pas attendu pour se normaliser les retrouvailles qui ont eu lieu, hier à Paris. Ce rapprochement a été scellé par la réunion, pour la première fois depuis vingt ans, de la «commission mixte franco-libyenne» qui a été ouverte par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Dominique de Villepin et Abdel Rahmane Chagham. Mieux : ce dernier a été reçu hier soir par Jacques Chirac.
Banderole. Paris, qui est devancé depuis longtemps par l'Italie et l'Allemagne, n'a en effet nulle envie d'être définitivement écarté d'un marché très prometteur, notamment dans les secteurs du pétrole, des transports et des télécommunications. D'autant que la riche Libye entend développer ses infrastructures.
Restait dès lors à trouver une manière «acceptable» de tourner la page du DC10 et de répondre à l'amertume des proches des victimes face à la normalisation avec le régime du colonel Kadhafi. Cent cinquante d'entre eux ont d'ailleurs manifesté, hier devant le Quai d'Orsay, leur volonté que celles-ci ne soient pas totalement sacrifiées à la raison d'Etat. Exprimant leur mécontentement de voir des officiels libyens en France «quand rien n'est encore réglé», ils y ont déployé une immense banderole portant le nom des 170 victimes. Pour autant, personne ne se fait vraiment d'illusion sur la possibilité que les six hauts responsables des services secrets ou de la diploma