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Libération

Le président chinois, invité de Bush

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Pékin veut faire de la visite le point culminant de la carrière de Jiang.
publié le 23 octobre 2002 à 1h31

Pékin de notre correspondant

C'est le barbecue le plus couru de la planète. A Crawford, dans son ranch du Texas, George Bush ne reçoit que les happy few : jusqu'ici, seuls Tony Blair, Vladimir Poutine et le prince Abdallah d'Arabie Saoudite y ont eu droit. Cette semaine, le président chinois Jiang Zemin, chef du dernier grand pays communiste de la planète, aura à son tour ce «privilège», comme le souligne abondamment la presse officielle chinoise.

Frictions. Si l'on écoute les responsables de Pékin, les relations sino-américaines sont au beau fixe. Cette insistance chinoise à présenter leurs rapports sous un jour favorable peut étonner, vu le nombre de sujets de friction, à commencer par Taiwan dont le statut a été revu à la hausse aux Etats-Unis depuis l'arrivée de Bush à la Maison Blanche. Pékin n'ignore pas les zones d'ombre, mais veut faire de cette visite de quatre jours le point culminant de la carrière du président chinois. Le timing fournit la clé de cette attitude : le voyage intervient à quinze jours d'un important congrès du Parti communiste chinois qui devrait voir Jiang céder une partie de son pouvoir à son successeur désigné, Hu Jintao. Stabilité politique à l'intérieur, reconnaissance et prestige à l'extérieur : tels sont les deux axes de la propagande officielle.

La réalité est plus mitigée. Comme le soulignent certains experts chinois, Washington considère toujours la Chine comme «ni ennemie, ni amie». Un statut ambigu qui permet aux Américains d'avoir deux fer