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Les Français en première ligne à Abidjan

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Chargés de superviser le cessez-le-feu, les soldats ont été violemment pris à partie.
publié le 23 octobre 2002 à 1h30

Plusieurs milliers de personnes ont violemment manifesté hier en milieu de journée devant la base de l'armée française à Abidjan, aux cris de «Chirac esclavagiste !». Débordant la police ivoirienne, les manifestants ont tenté de pénétrer les locaux en arrachant les grilles du 43e bataillon d'infanterie de marine. Ils ont été repoussés par les militaires français à coups de lances à incendie et de grenades lacrymogènes. Après ces incidents, certains manifestants s'en sont pris à des automobilistes occidentaux. Des jeunes ont installé des barrages sur le boulevard Giscard-d'Estaing, la grande avenue qui passe à proximité du 43e BIMa. Quelques centaines de manifestants se sont également rassemblées devant l'ambassade de France. Cette montée de tension a conduit Paris à décider de la fermeture, dès hier midi, des écoles françaises d'Abidjan.

Une compagnie de parachutistes vient d'arriver dans le pays, portant les effectifs de l'opération Licorne à plus de 1 200 soldats français. «Depuis dimanche soir, nous sommes chargés de sécuriser le cessez-le-feu, explique-t-on à l'état-major des armées. Nous remplissons cette mission à la demande du président Gbagbo et avec l'agrément des mutins.» L'armée française n'entend pas créer une «ligne de démarcation» entre rebelles et loyalistes, souhaitant rester «en bonne intelligence» avec les deux parties. Une situation de plus en plus intenable. A la suite des violences qui ont eu lieu ce week-end à Daloa, les rebelles ont demandé hier aux tro