Au lendemain des violences qui ont eu lieu devant la base militaire française d'Abidjan, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a appelé le président ivoirien, Laurent Gbagbo, pour «exiger» la fin des attaques contre les civils français et étrangers. Mardi, une foule avait essayé d'entrer en force dans l'enceinte de la base de Port-Bouet. Les soldats français ont fait usage de lances à eau et de gaz lacrymogènes pour les disperser. Les manifestants ont ensuite pris à partie plusieurs Occidentaux qui passaient en voiture à proximité de la base militaire.
Accusation. Le ministre ivoirien de l'Intérieur, Paul Yao N'Dré, a déploré ces débordements. Mais, dans un entretien accordé à l'Express, Laurent Gbagbo reproche à Paris d'avoir une vision «erronée» de la crise ivoirienne. «La France n'appuie pas de façon claire, comme nous étions en droit de l'attendre, la légitimité et l'ordre constitutionnels.» Hier, la presse proche du pouvoir s'est déchaînée. «L'armée française verse le sang des Ivoiriens, le masque des Français tombe», assurait l'oeil du peuple, estimant le nombre de blessés à plusieurs centaines. Selon la Croix-Rouge, une vingtaine de personnes auraient été blessées légèrement.
Départs. Dans la capitale économique ivoirienne, la communauté française 20 000 personnes s'inquiète. Les réservations auprès d'Air France à destination de Paris ont doublé en quelques heures. Depuis la tentative de coup d'Etat du 19 septembre, près de 3 000 Franç