Kuala Lumpur envoyé spécial
Là où il est, Abou Bakar Ba'asir, accusé d'être le leader de la mystérieuse organisation islamiste Jemaah Islamiyah, ne pourra plus nuire : cloué sur son lit d'hôpital à cause de problèmes respiratoires, le prédicateur indonésien est sous la garde de policiers armés qui comptent l'emmener dans une prison voisine pour l'interroger dès qu'il sera rétabli. Les Etats-Unis soupçonnent la Jemaah Islamiyah (JI), dont l'objectif est d'établir un Etat islamique regroupant la Malaisie, l'Indonésie, Brunei, le sud de la Thaïlande et celui des Philippines, d'être impliqué dans plusieurs opérations terroristes en Asie du Sud-Est depuis 1999. Hier, Washington a mis la JI sur sa liste noire des «organisations terroristes étrangères».
Clandestinité. Mais Ba'asir n'est pas l'homme clef de ce réseau violent : celui que les services de renseignement de Singapour et de Malaisie considèrent comme l'organisateur de cette série d'attentats à la bombe avortés ou réussis dans la région, celui que le ministre indonésien de la Défense soupçonne d'être derrière l'attentat de Bali, est un jeune prêcheur indonésien de 36 ans, agent d'Al-Qaeda, qui a adopté pour nom de guerre «Hambali». Contrairement à Ba'asir, qui multiplie les conférences de presse, Hambali, de son vrai nom Riduan Issamudin, agit dans la clandestinité depuis des années. Personne ne sait dans quel pays il se trouve actuellement. Dans les villes d'Asie du Sud-Est, un jeune Asiatique barbu et porteur de lunettes n