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Libération

La France garante de la trêve ivoirienne

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Les soldats ont ordre de tirer si les belligérants violent le cessez-le-feu.
publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Bouaké envoyée spéciale

Au Moyen Age, la licorne symbolisait un idéal de pureté difficile à atteindre. Depuis quelques semaines, l'animal fabuleux désigne aussi l'opération française en Côte-d'Ivoire, au mandat changeant et parfois ambigu. Venues assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers, les troupes françaises sont maintenant déployées d'est en ouest, entre des belligérants qui parlent de négociations tout en rêvant d'en découdre. L'opération Licorne mobilise au moins 1 200 hommes. La France ne fait pas qu'observer la «cessation des hostilités», elle fait respecter un cessez-le-feu. Si l'une ou l'autre des armées avance au-delà de ses positions, les soldats français ont ordre d'opérer «un tir direct après un coup de semonce», explique un commandant sur le terrain. Le système de surveillance, basé sur des moyens terrestres et aériens, n'empêche pas à coup sûr l'infraction, mais il permet au moins de «savoir d'où elle vient». Il a fallu deux jours pour l'installer et, en dépit de quelques problèmes de communication au sein de chaque force, le commandement français estime aujourd'hui que les troupes savent de part et d'autre quel rôle joue la France, et quels actes sont considérés comme des violations de la trêve.

Double jeu. Du côté du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI), en lutte contre le régime de Laurent Gbagbo, la pilule n'a pas été facile à avaler. La France a fourni un soutien logistique au régime ivoirien; elle a favorisé l'avancée des troup