Bruxelles envoyés spéciaux
Comment faire pour que l'adhésion à l'Union européenne de dix nouveaux pays ne fasse pas exploser le budget communautaire ? C'est avec la ferme intention de ne pas lâcher un euro de plus, voire d'en récupérer, que les Quinze se retrouvent ce soir et demain à Bruxelles pour décider du budget alloué aux futurs Etats membres. Dans le rôle des radins prêts à faire échouer le sommet : Berlin, Londres, La Haye et Stockholm, quatre capitales qui ont pourtant poussé les feux de l'élargissement. Pour une fois, Paris a plutôt le beau rôle et soutient les propositions de la Commission européenne.
Dernière chance. «Ce sera une négociation et un sommet extrêmement difficiles», a reconnu Anders Fogh Rasmussen, le Premier ministre du Danemark, pays qui préside l'Union jusqu'à fin décembre. La plupart des diplomates parient d'ailleurs sur un échec, puisque la France et l'Allemagne restent en profond désaccord sur le principal sujet d'achoppement : l'avenir de la politique agricole commune (PAC). Un tête-à-tête de la dernière chance est prévu entre Schröder et Chirac cet après-midi à Bruxelles. Un échec risque de retarder l'élargissement de quelques mois, ce qui ferait mauvais effet, une semaine après le oui des Irlandais au traité de Nice. Rasmussen en appelle donc à la «responsabilité» des Quinze, face à «l'occasion historique de réunifier l'Europe après des années de division».
Théoriquement, l'adhésion des dix pays (dont le PIB cumulé atteint à peine celui des Pay