Belgrade de notre correspondante
Belgrade a bel et bien violé l'embargo sur les armes imposé par l'ONU à l'Irak, de concert avec les Serbes de Bosnie. Après l'avertissement lancé par Washington mardi, le gouvernement yougoslave a limogé deux généraux, ordonné une enquête et fermé la représentation à Bagdad de la principale compagnie exportatrice d'armements et d'équipements militaires, Jugoimport. Cette dernière était dirigée depuis 1994 par Jovan Cekovic, promu général par l'actuel président yougoslave, Vojislav Kostunica. Cekovic avait déjà été montré du doigt par l'administration américaine en 1999 pour des livraisons d'armes à Saddam Hussein.ÊL'autre général sanctionné est l'adjoint au ministre de la Défense, Ivan Djokic, l'homme qui délivrait les licences à l'exportation.
Rappels à l'ordre. Washington a félicité le gouvernement des mesures «significatives» qu'il a prises. Les rappels à l'ordre des Etats-Unis remontent à plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Belgrade avait récemment démenti que ses experts en matière de défense antiaérienne formaient des cadres en Irak. Washington n'y a pas cru et a, semble-t-il, dépêché à Belgrade des inspecteurs. Soucieux de ne pas compromettre ses chances d'adhérer au Partenariat pour la paix de l'Otan, le gouvernement yougoslave aurait remis aux Etats-Unis une vaste documentation sur l'Irak rassemblée par le régime de Milosevic, notamment sur les systèmes irakiens de défense antiaérienne, de communications militaires et des plans d