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Libération

Un incorruptible poignardé au Japon

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Le meurtre du député Koki Ishii pourrait être le fait de la mafia ou d'une secte.
publié le 26 octobre 2002 à 1h33

Tokyo de notre correspondant

L'un des rares députés japonais à dénoncer publiquement la corruption et les dessous mafieux du Parti libéral démocrate (PLD, conservateur) au pouvoir depuis les années 50 a été assassiné vendredi en milieu de matinée à Tokyo. Elu de la ville depuis 1993 sous l'étiquette du parti démocrate, la principale formation d'op- position, Koki Ishii, 61 ans, a été poignardé alors qu'il sortait de chez lui, dans un style proche des exécutions commises par les yakusa, les mafieux de l'archipel.

Complices. Selon des témoins, un homme au front ceint d'un foulard rouge l'a poignardé à plusieurs reprises avec un long couteau, avant de prendre la fuite grâce à des complices postés à proximité. L'assassin avait visiblement repéré les lieux, dans le quartier huppé de Setagaya au sud-ouest de Tokyo. Les conditions de ce meurtre spectaculaire commis en plein jour rappellent celui, le 12 octobre 1960, du leader du parti socialiste japonais de l'époque, tué à coups de sabre lors d'un meeting. Son assassin, un fanatique d'extrême droite de 17 ans, Otoya Yamaguchi, était en lien avec des groupes paramilitaires contrôlés par la mafia.

Une autre piste privilégiée par les enquêteurs est celle de l'ex-secte Aum Shinrikyo (Vérité suprême), responsable de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo qui a fait 12 morts en mars 1995 et toujours autorisée au Japon, où ses fidèles l'ont rebaptisé «Aleph». Koki Ishii avait participé à plusieurs enquêtes parlementaires sur les rami