Luiz Inacio Lula da Silva hérite d'une situation économique, sociale et financière délicate. Chômage en hausse, pauvreté endémique, violence accrue par des clivages sociaux alarmants, dette publique explosive... Les défis sont immenses. A commencer par le chômage, en tête des préoccupations des Brésiliens. Accru par le ralentissement de l'activité économique et la baisse des investissements étrangers, son taux officiel est de 7,5 %. Mais, selon certains experts, il atteindrait 18 à 20 % en y comptant le sous-emploi. Le chômage précipite dans la criminalité les jeunes des favelas, où les narcotrafiquants font la loi.
Casse-tête. La relance est donc une priorité qui a dominé la campagne. Pour y parvenir, il faudra résoudre un casse-tête : comment baisser des taux d'intérêt prohibitifs (21 %), qui plombent la croissance, sans provoquer une flambée de l'inflation, qu'ils permettent de maintenir sous contrôle.
Autre défi de la croissance, accroître les exportations, notamment pour réduire la dépendance du pays au capital étranger. Le 1er novembre, le Brésil (dont le PIB représente plus de 40 % de l'économie du sous-continent) et les Etats-Unis assumeront la coprésidence du processus de négociations devant aboutir à la mise en place, prévue en 2005, de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena). Une priorité pour Washington. Mais Lula promet de donner du fil à retordre au «camarade Bush», comme il a appelé le président américain. Pour lui, «l'Alena n'est pas un processus d'int