São Paulo de notre correspondante
Il a attendu treize ans la victoire. Les Brésiliens la lui ont offerte le jour de ses 57 ans. Selon les premières sorties d'urnes, Luiz Inacio Lula da Silva, le candidat du Parti des travailleurs (PT, opposition de gauche), a été élu hier président du Brésil, au second tour du scrutin. Lula (la seiche) a remporté 63 % des suffrages, contre 37 % pour son adversaire, le sénateur José Serra, 60 ans, candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne et dauphin du président sortant, Fernando Henrique Cardoso, au pouvoir depuis 1995. La victoire de l'ancien métallo était tenue pour acquise dès l'issue du premier tour, le 6 octobre. Il avait remporté 46,4% des voix, contre 23,2% pour Serra. Malgré sa performance reconnue en tant que ministre de la Santé, le candidat du gouvernement paie à la fois son manque de charisme et le rejet d'une grande partie des Brésiliens, lassés par les années Cardoso, qui s'achèvent sur une crise financière, économique et sociale. L'élection de l'ex-leader syndical, qui était en lice pour la quatrième fois consécutive depuis le retour du suffrage universel, en 1989, marque une rupture dans l'histoire de la République du Brésil, proclamée il y a cent treize ans et longtemps dominée par des juntes militaires. Ancien tourneur mécanique, l'enfant pauvre qui avait fui à 7 ans la misère du Nordeste pour venir à São Paulo est le premier président d'origine ouvrière. Il est aussi le premier président de gauche. «Si Dieu le