Jérusalem
de notre correspondante
Le gouvernement d'union nationale d'Ariel Sharon est à nouveau menacé d'éclatement et, cette fois, ce n'est peut-être pas du bluff. Très mal placé pour être reconduit dans ses fonctions de chef du parti travailliste le 19 novembre, le ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, a entrepris de redorer son blason d'homme de gauche en menaçant et tous les travaillistes avec lui de voter contre le budget 2003 demain à la Knesset, si les crédits alloués aux colonies n'étaient pas revus à la baisse au profit des milieux les plus défavorisés. «Si le Trésor n'accède pas à nos demandes, nous ne resterons pas au gouvernement», a-t-il affirmé hier, se disant «prêt à des élections générales dans les 90 jours».
La réaction d'Ariel Sharon n'a pas tardé. «Si l'on devait nous forcer à des élections, par suite de conduite irresponsable ou de motifs de politique interne, nous y sommes prêts, nous les remporterons et le Likoud continuera à diriger le pays», a déclaré le Premier ministre, affirmant qu'il se refusait à tout amendement du budget et qu'il limogerait tout ministre du gouvernement surpris à voter contre.
Désireux de ménager ses arrières, Sharon a entrepris de convaincre d'autres partis de voter son budget. Le parti d'extrême droite Union nationale-Yisraël Beiteinu a annoncé qu'il soutiendrait le gouvernement, assurant ainsi Sharon d'une majorité. Les travaillistes se sont engagés à démissionner sur-le-champ, si le budget passait demain sans leur a