Moscou de notre correspondante
Ni triomphe, ni larmes, la presse russe arborait hier de très sobres manchettes. A l'image de «Après l'assaut» du quotidien Vremia Novostei, les médias ne remettaient pas en cause, dans son ensemble, la décision des autorités russes de lancer l'assaut pour libérer les otages du commando tchétchène, qui les détenait depuis deux jours et trois nuits dans un théâtre de Moscou. Alors que les libéraux s'interrogeaient sur l'utilisation de gaz inconnus sur des civils, les plus conservateurs se demandaient surtout comment un commando de cinquante terroristes bardés de dizaines de kilos d'explosifs avait pu si facilement arriver jusqu'à Moscou.
«Au monde et aux bandits.» Certains commentateurs épousent le point de vue des autorités. «Nous avons vécu une tragédie, tout en comprenant que cela aurait pu être bien pire», écrit le Vremia Novostei, qui juge que la Russie a montré «au monde et aux bandits qu'il existe d'autres réponses que négocier avec les terroristes et satisfaire honteusement à toutes leurs exigences». D'autres journaux manifestent plutôt une crainte pour l'avenir. «Gagner une bataille ne veut pas dire gagner la guerre. La joie ne doit pas se transformer en illusion. Il faut tirer des leçons», souligne pour sa part le grand quotidien progouvernemental Izvestia.
Les médias les plus libéraux sont les seuls à épingler les méthodes des services spéciaux. Titrant «Overdose», le journal Kommersant accuse ouvertement le FSB (ex-KGB) d'avoir «fait de