Madrid de notre correspondant
Le gouvernement de José Maria Aznar a décidément toutes les peines du monde à faire accepter ses réformes de l'enseignement, qui tentent, selon ses détracteurs, de «privatiser» l'éducation et de favoriser l'Eglise espagnole. Presque un an après des manifestations monstres contre la loi sur les universités, ils étaient des dizaines de milliers, hier, à défiler dans les principales villes d'Espagne contre le projet de «loi de qualité», une réforme de l'enseignement primaire et secondaire.
Selon les cinq syndicats à l'origine de la protestation dont les deux principales centrales du pays, CCOO et UGT , 80 % des élèves et au moins 65 % des professeurs de l'enseignement public ont suivi le mot d'ordre de grève. Selon la ministre de l'Education, Pilar del Castillo, la participation des professeurs n'aurait pas dépassé la barre des 20 %, chiffre peu vraisemblable au vu du nombre de manifestants dans plusieurs grandes villes du pays.
Filières. Le texte de loi, qui devrait être approuvé au Parlement d'ici la fin de la semaine grâce à la majorité absolue dont dispose le Parti populaire (PP) d'Aznar, vise officiellement à «améliorer la formation des élèves» et à «remédier à l'échec scolaire». La réforme prévoit en particulier d'établir des «classes de niveaux», de mettre sur pied un examen d'entrée à l'université plus «exigeant» et de créer de nouvelles filières pour les élèves en situation d'échec scolaire. Pilotés par les syndicats majoritaires et l'oppo