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Libération

Fabienne, symbole d'une Hongrie en mal d'infirmières

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Le pays manque de moyens malgré l'afflux de médecins.
publié le 30 octobre 2002 à 1h35

Budapest

de notre correspondante

A Kistarcsa, bourgade à la lisière de Budapest, l'hôpital, tel un grand cube posé sur la plaine et entouré de sapins, se voit de loin. Face au bâtiment, de l'autre côté de la route nationale, l'enseigne lumineuse d'un Auchan en construction. «Si j'allais travailler là-bas plutôt qu'à l'hôpital, je gagnerais beaucoup mieux ma vie», plaisante Fabienne S., 42 ans.

Pourtant, pour rien au monde, elle n'échangerait son métier, choisi sur le tard, après avoir été soudeuse à l'usine de moteurs d'autobus Ikarus, ouvrière d'imprimerie, caissière... En première année d'études à l'école d'infirmières de Budapest, Fabienne n'est encore qu'aide-soignante. Les semaines sont lourdes dans cet hôpital, 48 heures en moyenne, auxquelles s'ajoutent 6 à 7 heures de ménage chez des particuliers pour boucler les fins de mois. Cela n'entame pas le sourire de cette quadragénaire, mère de deux enfants.

Salaire en hausse. 19 heures. Elle prend son service de nuit au côté d'Ilona, infirmière qualifiée de 50 ans. Elles sont deux pour 42 malades dans ce service de rééducation où les accidentés de la route et victimes d'accidents vasculaires ou cérébraux réapprennent à parler et à marcher. Le personnel est en sous-effectif, mais «tout le monde a le sourire car notre salaire vient d'être augmenté de 50 %», se félicite Ilona. Depuis cette décision, l'une des premières du nouveau gouvernement socialiste qui a relevé tous les salaires dans la santé et l'éducation, son revenu net (i