Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La Convention européenne va-t-elle échouer sur la crainte des petits pays d'être dévorés tout cru par les grands ? Le canevas de traité instituant une Constitution sur l'Europe, présenté lundi par Valéry Giscard d'Estaing, le président de cette enceinte de 105 conventionnels chargés de réformer le gouvernement de l'Europe a suscité, hier, une véritable levée de bouclier des représentants des Etats les moins peuplés.
Pour eux, Giscard fait la part trop belle aux Etats, ce qui permet aux rapports de domination classiques de jouer, au détriment des institutions communautaires classiques, réputées protectrices de l'intérêt commun et donc des petits. Le sommet de Nice, en décembre 2000, avait déjà dû renoncer à une réforme ambitieuse à cause de cette lutte pour le pouvoir dans l'Europe élargie.
VGE a senti le danger : «Ce n'est pas un débat sur la lutte des pouvoirs dans l'Union européenne», a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse. «Notre débat porte sur la manière la plus efficace pour l'UE de réussir ses missions.» Mais cela n'empêche pas les petites préoccupations nationales de se faire entendre. Ben Fayot, le représentant du Parlement luxembourgeois, a prédit au «squelette» de Constitution le sort d'un «texte martyr».
Pilonner. Ainsi, l'une des innovations proposées par Giscard, la création d'un Congrès des peuples d'Europe, a été littéralement pilonnée. L'idée est de réunir régulièrement les représentants des parlements nationaux et du