Moscou de notre correspondante
Quatre jours après l'assaut controversé qui a mis fin à la prise d'otages de Moscou par un commando tchétchène, le pouvoir russe a multiplié les rafles dans la capitale. En Tchétchénie même, Moscou a décidé de réviser sa conception de la sécurité nationale pour mieux faire face aux nouvelles menaces. Le Président Vladimir Poutine, qui a reçu hier les chefs des «ministères de force» (Défense, Intérieur et FSB, ex-KGB), les a chargés d'élaborer cette doctrine qui «inclut obligatoirement l'utilisation des forces armées» dans la lutte antiterroriste, a rapporté hier le ministre de la Défense, Sergueï Ivanov. En Tchétchénie, les détachements militaires stationnés à long terme seront renforcés, les effectifs superflus retirés et les unités mieux équipées, a-t-il dit en substance, en soulignant que les soldats «seront engagés dans des opérations ciblées contre les chefs des bandes armées».
Réforme. «Nous comprenons, a-t-il ajouté, que la menace se trouve aussi à l'extérieur. Il ne s'agit pas seulement des exécutants mais aussi de ceux qui les inspirent et de ceux qui les financent.» La veille, Poutine avait promis de poursuivre les terroristes «où qu'ils se trouvent» et annoncé une réforme de l'emploi des forces armées. Celle-ci, selon les analystes du quotidien Vremia Novostei, pourrait vouloir dire que la Russie s'apprête à renoncer à la doctrine de dissuasion, l'ennemi n'étant plus l'Otan mais le terrorisme, pour se tourner vers une conception à l'am