Tallahassee, Orlando
envoyé spécial
Jim Pitts a sorti la casquette des grands jours, celle bardée de toutes ses étoiles militaires, mais le grand-père est déçu. Lui qui a fait la Corée et le Vietnam s'est levé tôt pour aller agiter son drapeau et accueillir Jeb Bush, le gouverneur, au «parc des anciens combattants» de Callaway, une petite ville tout au nord-ouest de la Floride. «Jeb, c'est le petit gars qu'il nous faut, assure Jim, mais je pensais que sa mère allait venir. Je l'aime beaucoup et il paraît qu'elle ne s'est pas déplacée.»
Rejeton. Quelques minutes plus tard, la «mauvaise nouvelle» est confirmée : Jeb est seul face à ses supporters. Barbara Bush, l'ancienne First Lady, a pris quelques heures de repos. La veille au soir, il faut dire, elle était à Orlando pour encourager son fiston lors d'un débat télévisé. Quelques heures plus tôt encore, elle était à Jacksonville avec son ancien Président de mari pour dire tout le bien qu'ils pensent de leur rejeton. Le lundi, c'est à Sarasota qu'elle avait porté la bonne parole dans une maison de retraités. Sans compter évidemment la visite très médiatisée de George W. lui-même, le grand frère président, venu soutenir son cadet et l'aider à lever 900 000 dollars pour sa campagne quelques jours plus tôt.
En Floride, la politique est une affaire de famille. «Dans le clan Bush en tout cas, c'est comme cela que marche», confirme Robert Crew, professeur de sciences politiques à la Florida State University. «Au début, on ne voyait pas b