Quatre jours après l'assaut des forces spéciales, la nature du gaz utilisé pour venir à bout des preneurs d'otages de Moscou, et qui a provoqué la mort d'une grande partie des 117 otages tués, reste inconnue. Il est peu probable que les autorités russes fournissent beaucoup de détails, sous peine d'offrir aux terroristes les moyens de s'en protéger à l'avenir, comme le confirme un officier russe spécialisé en défense chimique, cité par l'agence Interfax.
Lundi, un haut responsable américain indiquait, sous couvert d'anonymat, que «les premières indications venant de Moscou montrent que ce gaz était probablement à base d'opiacés». Si cette information se révélait exacte, elle aurait pour principale vertu, aux yeux de Washington, d'exonérer Moscou sur le plan diplomatique. «Cela voudrait dire que ce gaz n'est pas en contravention avec la Convention sur l'interdiction des armes chimiques», expliquait la même source.
L'hypothèse d'un gaz à base d'opiacés trouve essentiellement son origine dans le fait que les hôpitaux moscovites ont traité les victimes avec de la naloxone, médicament utilisé en cas de dépression respiratoire provoquée par un excès de morphine (dérivé de l'opium) ou par un coma éthylique.
Afghanistan. «A ma connaissance, il n'existe pas de gaz de combat à base de produit opiacé», réagit le colonel Claude Meyer, l'un des meilleurs spécialistes français et auteur d'un livre de référence (1), qui avoue être «bien embarrassé» par cette affaire. «Il se peut que les Russe