Menu
Libération
Interview

«Le secret pèse toujours sur le plan Condor»

Article réservé aux abonnés
publié le 2 novembre 2002 à 1h38

La semaine dernière, il était en Argentine et au Paraguay. Depuis jeudi, il est au Chili. Le sociologue Alain Touraine, accompagné d'une avocate des parties civiles dans le dossier Pinochet, Me Sophie Thonon, y est en «mission spéciale» pour relancer la recherche d'archives des ex-dictatures du Cône Sud. Les 23 et 24 octobre, ils ont animé à La Plata (Argentine) une réunion d'organisations des droits de l'homme d'Argentine, du Chili, du Brésil ou du Paraguay impliquées dans la recherche des «disparus» et devenues gestionnaires de nombreux fonds documentaires. En 1998, les archives policières découvertes au Paraguay ­ dites Archives de la terreur ­ avaient mis au jour l'impact de l'opération Condor, une coordination des dictatures, dans les enlèvements de militants politiques à partir de 1975. Ainsi que le rôle prééminent du général Pinochet.

Alors que le découvreur des archives paraguayennes, l'avocat Martin Almada, a échoué dans son projet de faire classer les archives par l'Unesco, les trente associations présentes à La Plata ont décidé de coordonner leurs efforts. La commission régionale de la mémoire de Buenos Aires qui a obtenu, en 1998, la transmission d'archives saisies par la justice, a déjà numérisé près d'un million de documents. «L'association des Abuelas (les grands-mères) a aussi créé un fonds d'histoire vivante, pour reconstituer la vie des parents disparus, à destination des enfants "appropriés" par les militaires», raconte Eduardo Valenzuela, animateur de l'as