Bogota de notre correspondant
Le président Uribe a interdit samedi la libération de deux parrains de la drogue appartenant au cartel de Cali, ordonnée vendredi par un juge, jusqu'à ce que soient levés les «sérieux doutes» qui pèsent sur le bien-fondé de cette décision. Ce sont des questions qui touchent à «la dignité d'une nation, la crédibilité des institutions auprès du peuple, le prestige de la justice», a-t-il déclaré.
«Inconséquence». La justice colombienne «fait pitié». C'est avec ce titre que la presse de Bogota a accueilli l'annonce de la possible libération de Miguel et Gilberto Rodriguez Orejuela. A cause de la décision d'un juge suppléant, les deux frères, anciens chefs du cartel de Cali, principal exportateur, avec le cartel de Medellin, de la cocaïne consommée aux Etats-Unis, pourraient sortir de prison après sept ans de détention. «C'est le tarif d'un simple passeur de drogue», s'est indigné un éditorialiste. Condamnés en 1997 à quinze et dix-sept ans de prison, les deux trafiquants bénéficieraient de remise de peine pour «bonne conduite». Dès vendredi soir, le directeur de la prison de Combita, où les frères sont incarcérés, a été destitué pour «inconséquence». Dans une grave mise en cause de l'indépendance des juges, le ministre de l'Intérieur a accusé les frères Roriguez «d'avoir obtenu, grâce à leur gigantesque pouvoir économique, un résultat judiciaire qui ne correspond pas aux preuves du procès».
Vendredi également, un juge a acquitté un «lieutenant», Jesus