Silicon Valley envoyée spéciale
Au fond de la baie de San Francisco, les plus grandes sociétés high tech du monde, dont certaines ont perdu jusqu'à 95 % de leur valeur (Intel, Sun Microsystems, Oracle, Yahoo...), sont toujours plantées avec insolence sur cette lagune maraîchère, devenue célèbre sous le nom de Silicon Valley. Mais, tout autour, d'immenses parcs industriels flambant neufs aux allées bordées de palmiers sont déserts. Pas une voiture sur les parkings, pas une lumière dans les bureaux, on se croirait dans des villes fantômes, comme celles abandonnées par les cher cheurs d'or de la Sierra Nevada.
«La pire crise». Des «A louer» ou «Disponible» sont affichés un peu partout. Les sociétés disparaissent du jour au lendemain en faillite , laissant parfois leur nom au sommet de l'immeuble fermé. Les fameux embouteillages se sont évaporés. «C'est la pire crise qu'on ait jamais connue», constatent les analystes du Mercury News, le quotidien de la Silicon Valley.
Certes, la crise économique touche le moral de l'ensemble des consommateurs américains, qui a atteint son niveau le plus bas depuis neuf ans, et le taux de chômage aux Etats-Unis a atteint 5,7 % cette semaine. Mais la Silicon Valley aurait 7 % à 8 % de chômeurs, chiffre vague et peu vérifiable. En tout cas, 88 000 personnes ont été licenciées dans cette région depuis deux ans.
Inquiets, les salariés de l'informatique sortent moins, voyagent moins, repoussent les travaux dans leur maison, l'achat d'une nouvelle voitu