Istanbul envoyés spéciaux
D'abord il s'agit de rassurer. «Notre priorité en ce moment c'est l'Union européenne», a lancé hier Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant du parti de la Justice et du développement (AKP), qui a remporté les législatives turques dimanche. Il a annoncé qu'il souhaitait visiter rapidement les différentes capitales européennes pour discuter de la candidature de son pays. La première invitation reçue a été celle du Premier ministre grec, Costas Simitis, engagé depuis trois ans dans une politique de détente avec Ankara. Les islamistes modérés, par ailleurs, comptent bien continuer la politique menée jusqu'ici par les autorités turques dans l'Otan vis-à-vis de l'Irak.
Bourse en hausse. La ma jorité absolue au Parlement des islamistes modérés (364 sièges sur 550, avec 34,2 % des voix) a été saluée par une remontée de la Bourse d'Istanbul (+6 %). Les milieux d'affaires espèrent voir le pays doté d'un gouvernement fort après des années de fragiles coalitions. Dans un communiqué, la Tusiad (Medef turc) a rappelé «l'importance de respecter les engagements avec le FMI et de poursuivre les réformes en vue d'une adhésion à l'UE». Une position prudente, plutôt positive, comme d'ailleurs la plupart des réactions occidentales.
La Commission européenne s'est déclarée «prête à coopérer», tout en soulignant son attachement à la poursuite des réformes engagées. Pour Javier Solana, le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, le prochain gouvernement turc devra êtr