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Libération

L'information selon Poutine

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Restrictions et mise au pas se multiplient depuis la prise d'otages de Moscou.
publié le 6 novembre 2002 à 1h40

Moscou de notre correspondante

Nouvelles dispositions de loi, recommandations du ministère de la Presse, remontrances et perquisitions : c'est tout un arsenal répressif qui se met en place contre la presse au lendemain de la prise d'otages de Moscou par un commando tchétchène, dénoué par un assaut meurtrier des forces de l'ordre.

Vendredi soir, le FSB (ex-KGB) a effectué une perquisition dans les locaux de la rédaction de Versia, au moment où ce dernier s'apprêtait à signer le bon à tirer de sa nouvelle livraison. Officiellement, les inspecteurs, qui ont confisqué du matériel informatique, enquêtaient sur un article de mai dernier qui aurait constitué une violation du secret d'Etat. En réalité, selon les responsables de Versia, il s'agit d'une mesure d'intimidation, alors que l'hebdomadaire s'est lancé dans une enquête à long terme sur les zones d'ombre de la version officielle sur le dénouement de la prise d'otages. «Le but de l'opération, affirme Roustam Arifdjanov, rédacteur en chef de Versia, n'est pas d'empêcher la parution, mais de savoir de quelles autres informations nous disposons et de remonter à nos sources.»

Collimateur. Sorti lundi, l'hebdomadaire recense les mensonges des autorités, affirmant notamment que les forces spéciales ont utilisé un gaz de combat et non un simple anesthésiant pour neutraliser les preneurs d'otages et que le bilan des victimes de l'opération, passé officiellement à 120 hier, serait en fait d'au moins 300 morts. Versia, qui avait déjà eu le