Genève de notre correspondant
Alerte rouge aux Nations unies à Genève ! Le document qui porte la signature de Kofi Annan, patron de l'ONU, a l'air totalement inoffensif. Son titre Renforcer l'ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement est même une invitation à s'assoupir. Qui pourrait être hostile à des mesures de rationalisation du «Machin»? Pourtant, derrière le langage technocratique, des diplomates et des représentants d'ONG débusquent des arrière-pensées très politiques et pour le moins inquiétantes. Ils y voient, sous la pression de plusieurs Etats comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, la volonté de réduire la diversité des points de vue et de museler les quelques organes de l'ONU qui égratignent les Etats pour faire place à une information made in New York, laquelle serait imprégnée du seul prisme culturel anglo-saxon.
Stratégie. Ainsi, l'article 72 du plan de réforme prévoit de substituer aux 13 centres d'information de l'ONU en Europe un centre régional, sans doute à Bruxelles. «Et dans les trois prochaines années, précise le document, nous devrions adopter une démarche similaire dans d'autres régions du monde.» Toute la stratégie de l'information serait ainsi faite à New York et relayée dans une poignée de lieux stratégiques. Sous couvert d'anonymat, certains diplomates européens s'interrogent : «Toute la question est de savoir ce qu'on va mettre dans les tuyaux d'information de l'ONU. Des critiques qui ne s'adressent qu'aux pays les plus pa