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Al-Qaeda : tous les chemins mènent à Karachi

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L'enquête sur l'attentat de Djerba a permis aux policiers de remonter jusqu'à la base de repli de l'organisation. Depuis la principale ville pakistanaise, Khaled Cheikh Mohammed organise désormais les attaques.
publié le 8 novembre 2002 à 1h42
(mis à jour le 8 novembre 2002 à 1h42)

L'appel n'a guère duré qu'une poignée de secondes. Brève communication, passée au matin du 11 avril dernier. Quelques heures seulement avant qu'un camion-citerne, rempli de gaz, bardé d'explosifs, ne percute l'antique synagogue de la Ghriba, sur l'île tunisienne de Djerba. Mais cet échange laconique mobilise de par le monde, depuis plusieurs mois, tout ce que les services secrets comptent de spécialistes en contre-terrorisme. Le téléphone appelant n'a plus aucun secret pour les enquêteurs. Les policiers l'ont découvert, abandonné au domicile de l'auteur de l'attentat, Nizar Naouar. Son frère, résidant à Lyon et aujourd'hui en garde à vue dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire (lire ci-contre), a acheté à Paris un appareil fort pratique, de la taille d'un gros portable, à connexion par satellite (lire encadré). Nizar Naouar ayant trouvé la mort au volant de sa bombe roulante, c'est la mémoire de son combiné qui révèle aux inspecteurs le tout dernier contact du jeune islamiste tunisien. Son ultime liaison le met en relation avec l'un des plus hauts responsables d'Al-Qaeda. Car le numéro appelé n'est pas inconnu des «grandes oreilles». Les experts en interceptions électroniques l'ont déjà repéré et l'attribuent au Commandement des opérations extérieures, une cellule clandestine implantée dans la mégapole pakistanaise de Karachi qui superviserait toutes les actions terroristes menées à l'étranger par les membres de l'organisation d'Oussama ben Laden.