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Libération

Etats-Unis: gueule de bois démocrate

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Les ténors du parti analysent la défaite face au camp Bush.
publié le 8 novembre 2002 à 1h42

Washington

de notre correspondant

Au sommet du parti, ils sont assommés. A la base, ils sont furieux. Au lendemain de la victoire électorale républicaine, les démocrates numérotent leurs abattis. Ils ne contrôlent plus ni la Maison Blanche, ni la Chambre des représentants, ni le Sénat, et ils n'ont toujours pas de leader naturel. Pire : ils n'ont pas de discours.

Démission. Tirant les conséquences de la défaite, le leader des démocrates à la chambre, Dick Gephardt, a renoncé à sa fonction, hier. Il avait jusque-là des ambitions présidentielles, mais on doute désormais qu'il aille très loin sur la piste de la Maison Blanche. En huit ans, Gephardt n'a pas réussi à faire basculer la Chambre du côté démocrate... Tom Daschle, chef de l'ex-majorité au Sénat, n'est pas mieux loti : principal responsable de la débâcle, il a confié avoir passé mardi «sa plus mauvaise nuit».

Les leaders démocrates expliquent qu'il ne s'agit que d'un incident de parcours, lié à des «circonstances exceptionnelles» : le camp adverse a utilisé à fond «un Président qui, en temps de guerre, jouit d'un des meilleurs taux de soutien de l'histoire, et qui a fait de ces élections sa priorité numéro un», a expliqué Terry McAuliffe, le président du comité national démocrate. Mais au sein du parti, des voix n'ont pas tardé à appeler à une grande remise en question. L'ex-vice-président, et candidat malheureux à la présidentielle de 2000, Al Gore, a conseillé à ses amis de ne pas «se tromper sur l'ampleur de cette défai