Adeux reprises, la cérémonie d'adieu du gouvernement sortant avait été remise. Et la presse marocaine ne s'était pas privée de manifester son impatience face à un «processus qui s'éternise» et au black-out entourant les tractations. C'est finalement hier que le roi Mohammed VI a nommé le nouveau cabinet dirigé par le Premier ministre Driss Jettou, plus d'un mois après les législatives du 27 septembre.
Grands absents. Composé de 37 ministres et secrétaires d'Etat, dont trois femmes, le premier gouvernement du règne de Mohammed VI reproduit largement l'ancienne coalition y compris dans son aspect pléthorique sans prendre en compte la nouveauté du scrutin : la percée des islamistes «légaux» du PJD, arrivés en troisième position. Absents du gouvernement, ils constitueront la première force d'opposition au Parlement. Le roi aurait d'ailleurs hésité avant de trancher sur cette question. Valait-il mieux «mouiller» le PJD dans la gestion quotidienne, quitte à inquiéter les investisseurs étrangers, voire mécontenter Washington, plutôt que le laisser «prospérer» dans l'opposi tion ?
C'est finalement l'ancien duo dominant, formé des socialistes de l'USFP et des nationalistes de l'Istiqlal, qui a été reconduit, cette fois sur un pied d'égalité avec huit ministères chacun. Et ce même si l'USFP peut se targuer d'avoir conservé deux postes clés Economie et Aménagement du territoire et d'en avoir obtenu un très important, la Justice, après avoir menacé de ne pas participer au cabinet.