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Libération

Le parrain du Cartel de Cali relâché

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Cette libération sonne comme un camouflet pour le président colombien.
publié le 9 novembre 2002 à 1h43

Bogota de notre correspondant

Après six jours de bras de fer, le président Alvaro Uribe, tenant de la «manière forte», a dû concéder l'échec et mat. L'ancien parrain du Cartel de Cali, Gilberto Rodriguez Orejuela, est sorti libre de la prison de Combita, dans l'est de la Colombie, mercredi soir, malgré l'opposition du gouvernement. «Je vais bien», a seulement lâché le narcotrafiquant qui s'était gagné le surnom de «Joueur d'échecs» au cours de ses démêlés avec la justice. Inquiété dès les années 80 pour blanchiment d'argent, Gilberto n'avait été capturé qu'en 1995, alors qu'il contrôlait près de 80 % du commerce de la cocaïne colombienne, pour être condamné à quinze ans de prison. Son dernier coup : sa libération pour «bonne conduite», décidée par un juge suppléant vendredi dernier, après sept ans de détention seulement.

Ingérence. Le président Uribe a tout tenté pour empêcher sa sortie, quitte à s'attirer les foudres de la Cour suprême de justice colombienne contre l'«ingérence de l'exécutif» dans une affaire de la justice. Le ministre de la Justice et de l'Intérieur, Fernando Londoño, de son côté, n'avait pas hésité à accuser le juge d'application des peines de corruption, et le directeur de la prison, qui avait émis un avis favorable à la libération, avait été suspendu.

Coup terrible. Mardi, un tribunal a évité de justesse la libération de Miguel, frère et associé de Gilberto, grâce à une nouvelle condamnation à quatre ans de prison. Mais rien n'a pu retarder la sortie du «J