Cinq baleiniers ont quitté, vendredi après-midi, le port de Shimonoseki, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Hiroshima, pour six mois de recherches scientifiques dans l'océan Antarctique. La mission déclarée du programme de recherche japonais en Antarctique (Jarpa) consistera à étudier le taux de mortalité naturelle des petits rorquals, l'impact des baleines dans l'écosystème marin et les effets de la pollution sur ces animaux. «Cela permettra de mieux gérer les populations de baleines», explique l'Institut de recherche sur les cétacés de Tokyo. Concrètement, quatre cents petits rorquals seront capturés puis tués, et leurs cadavres seront ensuite revendus sur les marchés japonais.
Survie compromise. L'interdiction de la chasse à la baleine est effective depuis l'application, en 1986, d'un moratoire international de la commission baleinière. Le petit rorqual fait partie des espèces dont la survie est considérée comme fortement compromise par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). Sa pêche peut cependant être autorisée dans le cadre de missions scientifiques pour lesquelles le Japon s'est soudain passionné en 1987.
Cette pêche déguisée est perçue comme un affront au moment où la Cites se réunit à Santiago du Chili. Déjà, mardi, le Japon, ardent défenseur de la chasse à la baleine, s'y était vu refuser sa demande de levée de l'interdiction de commercialiser des produits à base de deux espèces prot