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Libération

13,5 millions de chômeurs, émoi, émoi, émoi..

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Ces chiffres alarmistes visent à réhabiliter le secteur privé, seul créateur d'emplois.
publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Pékin de notre correspondant

En vingt-quatre heures, la Chine a rendu publiques deux statistiques qui, dans une économie occidentale, sembleraient contradictoires, mais qui s'expliquent dans le contexte de la profonde mutation que connaît l'empire du Milieu. Les responsables ont d'abord annoncé s'attendre à une croissance de 8 % cette année, légèrement supérieure aux prévisions, qui montre que la Chine a su tirer parti de son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et a surmonté l'impact négatif du ralentissement des économies développées. La Chine est notamment devenue cette année la première destination des investissements étrangers au monde, dépassant les Etats-Unis, avec quelque 50 milliards d'euros investis.

Limogés. L'autre statistique est plus inquiétante pour les dirigeants, alors que se tient à Pékin, jusqu'à jeudi, le congrès du Parti communiste chinois : le ministre du Travail a reconnu hier que le chômage urbain était plus proche des 7 % que du chiffre officiel de 3,9 % annoncé. Il a reconnu que le nombre officiel de chômeurs ­ 7,5 millions ­ ne comprenait pas les travailleurs limogés par les entreprises d'Etat, dans la mesure où celles-ci sont censées leur verser une allocation, ce qui, a-t-il admis, n'est pas toujours le cas. Il faut donc ajouter 6 millions de personnes au nombre des sans-emploi.

Cette admission officielle d'un doublement du chiffre réel des chômeurs a de quoi surprendre en plein congrès. Mais cet alarmisme entre dans le cadre de la