Jénine envoyée spéciale
Sept mois se sont écoulés depuis la destruction du centre du camp de réfugiés de Jénine, et les ruines viennent seulement d'être déblayées. A cause du couvre-feu quasi quotidien imposé ces derniers mois par Tsahal à la ville palestinienne, les travaux de réhabilitation du site ont pris énormément de retard. «L'armée israélienne lance régulièrement des nouvelles opérations dans la ville et le camp, les gens sont enfermés chez eux et personne ne peut travailler. Nous ne pouvons même pas évacuer les gravats», explique Larry Hollingworth, coordinateur du «plan de réhabilitation du camp de réfugiés de Jénine» que mène l'Unrwa, l'agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, avec l'aide financière des Emirats arabes unis.
Cauchemar. La tension monte donc à «Ground Zero» (surnom donné au camp détruit) et, pour la population locale, c'est un drame. Pendant sept mois, ce chantier de ruines entremêlées de vêtements déchirés et de meubles broyés a été un rappel quotidien des dix jours de cauchemar durant lesquels, début avril, 200 combattants palestiniens ont essayé de défendre le camp contre l'assaut israélien. C'était aussi un danger permanent pour les enfants qui y passaient des heures entières, pieds nus dans la ferraille rouillée à la recherche d'aluminium qu'ils revendaient 3 shekels (moins de 1 euro) le kilo. Le site était encore truffé de bombes, ils s'en moquaient. Pendant plus de quatre mois, deux démineurs ont essayé de sécuriser les lieux