«Deux minutes.» Le diplomate russe, sourire en coin, rectifie l'information donnée par l'un de ses confrères européens selon laquelle la guerre en Tchétchénie avait été expédiée en «trois minutes» lors du sommet Union européenne-Russie qui a eu lieu hier à Bruxelles. Un diplomate danois reconnaît que «l'échange n'a pas été très long». «Mais on partait de loin : lors du précédent sommet, à Moscou, on n'en avait carrément pas parlé»...
Compromis. C'est peu dire que Vladimir Poutine n'a pas été poussé dans ses retranchements par ses hôtes d'un jour, Anders Fogh Rasmussen, Premier ministre danois et président en exercice de l'UE, Romano Prodi, président de la Commission européenne, et Javier Solana, chef de la diplomatie de l'Union. L'essentiel de la réunion a été occupé par le règlement de la question de l'enclave russe de Kaliningrad (lire ci-dessous). Sans doute comme prix de la discrétion européenne sur la Tchétchénie, Vladimir Poutine a accepté le compromis proposé par les Quinze.
Le président de la Fédération de Russie avait soigneusement borné le chemin de l'acceptable avant de prendre l'avion de Bruxelles. Il n'y aura «pas de second Khassaviourt», c'est-à-dire pas d'accord de paix avec les séparatistes tchétchènes, avait-il martelé dimanche. «A ceux qui continueront à nous appeler à négocier avec l'assassin (le président indépendantiste Aslan Maskhadov, ndlr), nous proposerons d'entrer en négociations avec Ben Laden et le mollah Omar.» Tout était dit.
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