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Libération

Moussaoui plus proche de Guantanamo que du procès

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Le Pentagone refuse de fournir des documents pour l'audience.
publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Washington

de notre correspondant

Le Français Zacarias Moussaoui, 34 ans, soupçonné d'avoir participé au complot du 11 septembre, va-t-il finir à Guantanamo Bay, au milieu de 600 autres prisonniers anonymes, pour la plupart arrêtés en Afghanistan ? Les poursuites civiles contre le supposé «20e pirate» menaçant de s'embourber, la Maison Blanche songe à changer les règles du jeu au milieu de la partie et à confier l'affaire à une commission militaire, sur la base navale située à Cuba. Un tel transfert serait une monstruosité juridique, mais l'idée n'en est pas moins défendue par les experts du Pentagone, qui souhaitent ainsi éviter d'avoir à produire, comme l'accusé l'exige, certains documents confidentiels ou témoins sensibles.

Autodéfense. Le procès, devant le tribunal fédéral d'Alexandria, dans la banlieue virginienne de Washington, s'avère en effet beaucoup plus complexe que prévu. Initialement programmé en septembre, il a déjà été repoussé deux fois, en janvier 2003 puis en mai 2003. La principale difficulté tient au fait que l'accusé a exigé d'assurer lui-même sa défense. Moussaoui a admis son appartenance à Al-Qaeda, mais affirme qu'il n'a participé en rien aux attentats contre le World Trade Center et le Pentagone. Pour le démontrer, il exige des documents du Pentagone ou de la CIA, ce que les autorités lui refusent, eu égard à son appartenance à une organisation terroriste. Son avocat commis d'office, Franck Duham, pourrait, lui, consulter ces documents, mais Moussaoui n