Jérusalem
de notre correspondante
A peine constitué, le gouvernement intérimaire d'Ariel Sharon a subi hier sa première épreuve sécuritaire. Tôt dans la nuit de dimanche, un Palestinien armé est parvenu à s'infiltrer dans un kibboutz qui jouxte la «ligne verte» séparant Israël de la Cisjordanie, au nord de Tulkarem. Le terroriste n'a laissé aucune chance à Revital Oyalon, 34 ans, et à ses deux fils de 4 et 5 ans. Il les a abattus à bout portant dans leur lit, avant de se fondre dans l'obscurité, tuant en chemin une passante et la secrétaire générale de ce village collectiviste, ancré à gauche et plutôt proche de ses voisins palestiniens.
«Erreur». Revendiquée par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un mouvement lié au Fatah de Yasser Arafat, en représailles à «l'agression continue contre le peuple palestinien» et à la mort d'Iyad Saoualha, un chef du Jihad islamique, tué samedi par Tsahal à Jénine, cette opération a été condamnée par l'Autorité palestinienne. Une source à l'intérieur du Fatah a même qualifié d'«erreur» cet attentat qui est intervenu au moment même où, au Caire, des responsables du Fatah tentent de convaincre les extrémistes du Hamas de cesser leurs attaques à l'intérieur d'Israël. Yasser Arafat a ainsi déclaré qu'il allait demander une enquête pour vérifier si le tireur venait bien de son mouvement. Ces réactions n'ont guère ému le nouveau ministre des Affaires étrangères, Benyamin Netanyahou, qui a aussitôt réclamé la fin du «régime de terreur» de Yasser Arafa