Simple chambre d'enregistrement des volontés du régime de Saddam Hussein, le Parlement a jeté hier un peu de poudre aux yeux en proposant, à l'unanimité, au terme d'une réunion extraordinaire, le rejet de la résolution 1441 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le désarmement de l'Irak. Une proposition qui permet au président irakien d'essayer de sauver la face, en particulier envers les populations des pays arabes dont il se veut le champion, alors que sa décision est probablement prise. Même si 47 d'entre eux ont pris la parole au cours des débats pour critiquer la résolution qui, selon eux, viole la souveraineté de l'Irak et enfreint la loi internationale, les 250 députés irakiens se sont ensuite empressés de s'en remettre au raïs pour lui demander d'«adopter l'action qu'il juge opportune» dans l'intérêt du pays.
Contre-pied. D'ici le 15 novembre, le Conseil de commandement de la révolution (CCR), la plus haute instance dirigeante en Irak, présidée par le raïs, devrait donc prendre le contre-pied du Parlement et accepter cette résolution qui durcit le régime d'inspection de ses programmes d'armes de destruction massive, mais lui donne «une dernière chance» d'éviter une intervention militaire. Déjà, Oudaï Saddam Hussein, le fils aîné du raïs qui passe pour un «faucon» au sein de la direction irakienne, a préparé le terrain, en adressant hier une lettre à la Chambre pour demander aux députés d'accepter la 1441. Cette mise en scène devrait s'achever par un discours de Saddam Hu