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Libération

Parfum de guerre froide entre Moscou et Stockholm

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Trois Suédois incarcérés, soupçonnés d'espionnage en faveur des Russes.
publié le 13 novembre 2002 à 1h45

Stockholm

de notre correspondant

Deux cents ans de neutralité n'y font rien. Vu de Suède, l'ennemi restera toujours le Russe. L'affaire d'espionnage qui défraie la chronique depuis quelques jours replonge donc le pays dans la bonne vieille époque de la guerre froide. Trois Suédois ­ deux employés et un ancien du groupe Ericsson ­ sont en détention provisoire depuis la semaine dernière, soupçonnés d'avoir fourni des informations secrètes aux services de renseignement russes. Ericsson reste discret sur la nature de cet espionnage industriel. Outre la fabrication de téléphones mobiles et de systèmes téléphoniques, l'entreprise s'intéresse aux missiles et aux systèmes radar d'aviation, notamment pour le chasseur suédois JAS39 Gripen.

Contact. L'ancien employé, soupçonné d'être le chef du réseau, a été arrêté à Stockholm par la Säpo (police de sécurité) alors qu'il prenait contact avec un agent étranger. La suite logique n'a pas tardé. Avant-hier après-midi, l'ambassadeur russe à Stockholm a été convoqué dans les règles de l'art au ministère suédois des Affaires étrangères. Là, le secrétaire de cabinet lui a notifié que «deux collaborateurs de l'ambassade avaient été déclarés persona non grata», pour des «activités incompatibles avec leur statut diplomatique». Dans la foulée, les Suédois ont annoncé que les deux Russes avaient déjà quitté le royaume scandinave. L'ambassade russe avait compris ­ ou reçu un signal suffisamment lisible ­ que le sort des deux hommes était scellé. Les ch