Naplouse envoyée spéciale
Les soldats israéliens sont partout, disent-ils. Mais on ne les voit pas. Et les habitants de Naplouse s'en moquent, lassés par d'interminables mois de couvre-feu et d'incursions répétées. Dans la ligne de mire d'un char posté au bout de l'avenue qui mène au camp de réfugiés de Balata, une boulangerie produit à la chaîne des pitas moelleux que les mères, les soeurs et les cousines enfournent dans des sacs qui serviront de réserve en cas de siège.
Aucune résistance. En cette période de ramadan, les habitants se préoccupent davantage de la rupture du jeûne que de Tsahal. Ceux-ci font désormais partie de leur paysage. Une foule dense encombre les ruelles comme si de rien n'était. Quant au centre médical de l'UNRWA, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens, il n'a vu passer qu'un seul blessé léger, un jeune garçon touché à la tête par un char.
Il était environ 3 heu res du matin, mercredi, quand plus de cent blindés israéliens ont pénétré dans Naplouse en tirant en l'air des rafales d'automitrailleuse. Ils ont aussitôt investi la casbah (la vieille ville) et les deux camps de Balata et d'Askar, réputés pour abriter des cellules du Hamas ou des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa (émanation armée du Fatah d'Arafat). Des explosions ont été entendues ici ou là, mais Tsahal n'a, semble-t-il, rencontré aucune résistance. Depuis l'attaque palestinienne du kibboutz Metzer, dimanche soir, qui avait causé la mort de cinq Israéliens dont deux jeunes enfants ab