Rome de notre correspondant
Accueilli pratiquement comme un chef de gouvernement, le nouvel homme fort de la Turquie, Tayyip Erdogan, a effectué hier à Rome son premier voyage à l'étranger depuis la victoire le 3 novembre de son parti, l'AKP, issu du mouvement islamiste. Alors que l'accession au poste de Premier ministre lui est pour l'instant interdite, en raison d'une con damnation pour «propagande antilaïque», Erdogan a visiblement cherché à affirmer son image d'islamiste modéré, en suspendant le ramadan lors d'un déjeuner avec le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi.
Coexistence. Plus concrètement, Tayyip Erdogan, venu très clairement pour s'assurer «le soutien de l'Italie afin que la Turquie obtienne une date sur le début des négociations pour l'adhésion d'Ankara à l'UE», a multiplié les promesses autour des droits de l'homme et de la liberté d'expression. «Tolérance zéro pour la torture», a-t-il souligné, ajoutant que, «si l'on considère les critères politiques posés par l'UE, notre situation est bien meilleure que celle des autres pays candidats». Le processus d'adhésion d'un pays à majorité musulmane sera un exemple pour les «autres nations musulmanes en montrant que démocratie et islam peuvent coexister», a-t-il insisté, en prenant soin de souligner que la victoire de l'AKP s'inscrit dans la continuité de la République turque. En retour, Berlusconi lui a assuré que «l'Italie est le meilleur ami» de la Turquie en Europe, ajoutant que Rome fera tout le possib